Oppidum de Castillon (Calvados)
Oppidum de Castillon | |
Localisation | |
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Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Calvados |
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L'oppidum de Castillon est un site archéologique identifié comme un oppidum du peuple des Bajocasses de l'époque de la Gaule indépendante, dans le département français du Calvados.
Géographie[modifier | modifier le code]
L'oppidum est situé au lieudit le château. L'enceinte est bordée par la Drôme et deux affluents[A 1]. Le site est à 10 km au sud-ouest[D 1] de Bayeux[B 1]. Le plateau est situé à une altitude de 60 m à 80 m[D 2].
Histoire du site[modifier | modifier le code]
Les céramiques recueillies lors des fouilles permettent d'envisager une occupation dès le IIIe siècle av. J.-C.[C 1]. L'essentiel des céramiques date du milieu du IIe siècle av. J.-C. au premier quart du Ier siècle av. J.-C., donc avant la conquête de Jules César[C 1].
Le site de l'oppidum de Castillon tout comme celui du Mont-Castel est abandonné peut-être lors de la fondation de la ville romaine d'Augustodurum[B 1].
La limite orientale de l'oppidum est peut-être détruite lors des travaux de construction du château de Castillon[D 2].
Le rempart méridional est endommagé par la construction d'une route américaine lors de la bataille de Normandie[D 3].
Recherches archéologiques[modifier | modifier le code]
Des statères d'or sont trouvés près du château en 1841, et en 1913 des statères d'electrum des Bajocasses sont retrouvés[A 2]. Arcisse de Caumont évoque des fragments d'armes et un trésor de 180 monnaies gauloises « trouvé en plantant un pommier »[D 4].
Le site est fouillé par Jacques Gourvest en 1960-1961 sous la direction du Centre de recherches archéologiques médiévales de Caen[A 1]. Une coupe du rempart est alors réalisée[D 4]. Les fouilles dégagent peu de matériel archéologique[D 5].
Un diagnostic archéologique est réalisé en août 2014 sur le site envisagé pour la construction de plusieurs maisons individuelles, à l'intérieur de l'oppidum, pour une surface de 600 m2[C 1].
Description du site[modifier | modifier le code]
Image externe | |
Vue aérienne du site |
L'oppidum occupe une superficie de 35 ha[A 1] environ[D 2].
Le côté méridional de l'enceinte possède un rempart long de 525 m[D 4], large de 18 m et haut de 3,50 m en 1990, et un fossé de 7 m de large[A 1]. Une porte est située dans le rempart[A 1]. Le rempart sur sa face ouest est « un aménagement de pente »[D 4]. Des éléments de parement externe en pierres sèches d'une hauteur allant jusqu'à 2 m sont visibles au début des années 1960. Il a dû être haut de 4 m[D 4]. Tous les 2 m le rempart comporte des pieux et des clous en fer[D 4].
Le rempart comporte des poteaux et des plaques de schistes[A 1]. Il est composé de plusieurs couches de terre[D 4].
Une implantation de l'époque de La Tène est attestée lors des fouilles des années 2010[C 1]. Les constructions sont munies de sablières basses et de poteaux[C 1].
L'espace funéraire retrouvé est peut-être datable de l'Antiquité ou du début du Moyen-Age[C 1].
Interprétation[modifier | modifier le code]
Jacques Gourvest considère que le site est « le chef-lieu des Baiocasses au moment de la conquête romaine »[D 2].
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Carte archéologique de la Gaule, 14. Le Calvados
- Delacampagne 1990, p. 27.
- Delacampagne 1990, p. 28.
- L’occupation militaire romaine préaugustéenne du mont Castel à Port-en-Bessin-Huppain et Commes (Calvados)
- Lefort, Marcigny et Méniel 2018, p. 245.
- Castillon – 4 rue de la Gare
- L'oppidum de Castillon (Calvados) : 1ère campagne de fouilles (1960)
- Gourvest 1961, p. 99.
- Gourvest 1961, p. 100.
- Gourvest 1961, p. 100-101.
- Gourvest 1961, p. 101.
- Gourvest 1961, p. 103.
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Ouvrages généraux[modifier | modifier le code]
- Florence Delacampagne, Carte archéologique de la Gaule, 14. Le Calvados, Paris, Éd. de la Maison des sciences de l'homme, (ISBN 2-87754-011-1). .
- Elisabeth Deniaux, Claude Lorren, Pierre Bauduin et Thomas Jarry, La Normandie avant les Normands, de la conquête romaine à l'arrivée des Vikings, Rennes, Ouest-France, .
- Stephan Fichtl, « Murus et pomerium : réflexions sur la fonction des remparts protohistoriques », Revue archéologique du centre de la France, no 44, , p. 55-72.
- Stephan Fichtl, « Oppidum », L'Archéologue, no 108, , p. 12-17.
- Stephan Fichtl, « Architecture et fonctions des remparts celtiques », L'Archéologue, no 108, 2010b, p. 18-25.
- Venceslas Kruta, Les Celtes histoire et dictionnaire : Des origines à la romanisation et au christianisme, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », (ISBN 978-2-221-05690-5).
- Sabatino Moscati, Les Celtes [exposition, Venise, Palazzo Grassi, 1991], Paris, EDDL, , 711 p. (ISBN 2-237-00484-6).
Autres travaux[modifier | modifier le code]
- Anthony Lefort, Cyril Marcigny et Patrice Méniel, « L’occupation militaire romaine préaugustéenne du mont Castel à Port-en-Bessin-Huppain et Commes (Calvados) », dans Michel Reddé, L’armée romaine en Gaule à l’époque républicaine. Nouveaux témoignages archéologique, , p. 207-248. .
Travaux sur le site[modifier | modifier le code]
- Pierre Giraud, « Castillon – 4 rue de la Gare », DLFI. Archéologie de la France - Informations, (lire en ligne). .
- Jacques Gourvest, « L'oppidum de Castillon (Calvados) : 1ère campagne de fouilles (1960) », Annales de Normandie, nos 11-1, (lire en ligne). .